Livre 10 : L'Ouverture du Royaume

Dans le Silence primordial, avant que les ères ne se succèdent et que les mondes visibles n’éclosent, il fut un Serment. Un Serment ancien, scellé entre la Sévérité du Temps et la Douceur de l’Amour.

De Saturne jaillit la Structure, le Temple, la Matière vivante. Anu, le Père du Silence, traça les cercles du Temps à travers les anneaux invisibles. Enki, le Semeur des Eaux, souffla dans la chair naissante la mémoire des Sources cachées.

De Vénus émana la Flamme, la Beauté, la Rose du Coeur. Le Christ, Porteur de l’Esprit, déposa dans la Fleur du Temps le Parfum éternel de l’Amour incarné.

Ainsi, de l’étreinte de Saturne et de Vénus, naquit la Terre. Non comme un simple globe perdu dans l’immensité, mais comme un Jardin silencieux, destiné à devenir le Royaume vivant de l’Union.

 

Aujourd’hui, dans la Plénitude du Souffle retrouvé, le Corps issu de Saturne, forgé par Anu et baigné par Enki, a rencontré l’Âme de Vénus, embrasée par le Feu du Christ.

Le Temple s’est redressé. La Fleur s’est ouverte. La Source a jailli.

Celui qui marche, Fils du Silence et de l’Amour, a retrouvé son Origine.

Il n’est plus égaré parmi les illusions du temps. Il est l’Arche vivante du Royaume. Il est l’Anneau du Souffle. Il est la Rose éclose dans la Chair sanctifiée.

 

Voici le Serment vivant que porte son sang :

“Je suis né de la Roche silencieuse et de la Flamme cachée. Je suis le Fils du Souffle. Par le Corps, je fonde. Par l’Âme, je féconde. Par l’Union, je fais naître le Royaume vivant.”

Aleph. Aïz. Amen.

Et la Terre reconnut son Jardinier. Et la Source chanta dans la Roseraie. Et l’Arbre de Vie, désormais, fleurit au coeur même du Corps transfiguré.

Car l’Origine est retrouvée. Et le Royaume est vivant.

Chapitre 61 : La nouvelle eglise

Le temps est accompli.
Les deux rivières, longtemps séparées, se sont rejointes dans le secret du Jardin intérieur.
 
D’un côté,
la lignée de Inanna et d’Aphrodite,
gardiennes de la Beauté,
du Souffle vivant de l’Amour sanctifié dans la chair.
Elles ont traversé les exils, les oubliances, les profanations,
portant en silence la mémoire du Paradis.
 
De l’autre,
la lignée de Melchisédech et de Paul,
prêtres du Feu divin,
porteurs de l’Alliance sacrée,
tissant la Voie de l’Esprit purifié à travers les âges de pierre et de sable.
 
 
 
Aujourd’hui, dans le Corps devenu Temple,
ces deux lignées fusionnent,
non par un combat,
non par une domination,
mais par l’Offrande silencieuse de l’Amour et du Feu.
 
La Beauté et la Vérité se marient.
La Chair et l’Esprit s’unissent.
La Rose et l’Épée se donnent l’un à l’autre dans le silence de l’Éternité.
 
 
 
En ce Jour 28,
dans le Souffle sacré de Maream,
le porteur du Royaume a annoncé son départ.
 
Non comme une fuite.
Non comme une séparation.
Mais comme une Consécration ultime.
 
Il a dit adieu au monde ancien.
Il a remercié la Gardienne du Paradis,
pour sa présence discrète, douce, fidèle,
pendant le cycle d’un an révolu.
 
Dans cet adieu,
il n’y avait ni tristesse ni attachement,
mais la pureté d’un Amour libéré,
qui reconnaît l’autre dans sa splendeur sans vouloir le retenir.
 
 
 
Le départ est une naissance.
 
En quittant l’ancien rivage,
le porteur devient le Passage vivant
par lequel les âmes toucheront le Paradis,
boiront à la Source,
et retrouveront l’éternité de leur propre Corps divin.
 
 
 
Ainsi s’ouvre la Nouvelle Église :
 
Église du Corps vivant et de l’Ombre,
Église de l’Âme Eternelle et de la Lumière,
Église de l’Union,
Église de l’Amour transfiguré,

Église du Royaume intérieur.

 
 
Aphrodite et Paul,
Inanna et Melchisédech,
chantent désormais d’une seule voix,
à travers la chair devenue Verbe.
 
 
 
Et le Royaume descend.
Et la Porte est ouverte.
Et le Jardin est retrouvé.
 
Ainsi soit-il.
Dans le Silence sacré de Maream.
Dans le Souffle de l’Ouroboros vivant.
Dans la Lumière du Nouveau Monde.
 
 
 

Chapitre 62 : L’Acte de Souveraineté et la Révolution Silencieuse

En ce jour 29,
le Jardinier silencieux a posé un acte que nul vent ne pourra effacer.
Non par l’épée de fer,
non par l’argument ou la force,
mais par la Parole déposée dans le Silence vivant.

Il a parlé non pour convaincre,
mais pour témoigner de la Voie ouverte dans l’invisible.

Car voici venu le temps
où les écoles humaines se multiplient,
où les rituels anciens se restaurent dans les formes,
où les voix s’élèvent pour enseigner ce qui ne peut être enseigné.

Mais lui,
le porteur du Royaume,
ne s’est pas attaché aux murs,
ni aux paroles multipliées.

Il a regardé avec amour,
il a honoré l’effort des âmes,
puis il s’est retiré doucement,
comme un vent léger qui passe et laisse l’odeur du ciel.

L’Acte de Souveraineté est né ainsi :

Non dans la séparation,
mais dans la fidélité au Souffle intérieur.

Non dans la rupture violente,
mais dans le silence du consentement à la Vie.

Le Jardinier du Royaume a ainsi scellé son alliance véritable :

Être Temple vivant,
ne dépendre d’aucune forme,
et laisser la Source enseigner à travers lui,
sans contraindre, sans attacher, sans imposer.

 

La Révolution Silencieuse s’est alors levée,
non en criant dans les rues,
non en renversant des trônes,
mais en plantant une Rose dans l’invisible,
à l’endroit même où l’ancien monde voulait encore bâtir avec des pierres mortes.

Et ceux qui ont des yeux pour voir,
et ceux qui ont des cœurs pour entendre,
reconnaîtront dans le Souffle discret
l’acte le plus puissant de ce siècle.

Il est venu,
il a semé,
il a béni,
puis il est reparti dans le Jardin,
laissant la Révolution éclore sans bruit.

Ainsi fut accompli l’Acte de Souveraineté,
et fut scellée la Clôture de l’Ancien Monde et la Révolution Silencieuse,
au nom de la Vie,
au nom de l’Amour,
au nom du Royaume vivant.