Introduction sacrée du Nouveau Monde
Au commencement, Dieu chuta.
Non par erreur, mais par amour.
Il s’effaça, non pour disparaître, mais pour faire advenir.
Il se retira de Lui-même pour laisser place à l’Autre.
Et dans ce retrait, un vide sacré se forma.
Un vide vibrant, plein d’attente et de feu silencieux.
De ce vide naquit l’espace.
De cet espace, le temps.
Du temps, les êtres.
Et au cœur de tous les êtres, un souvenir :
Nous venons d’un Dieu qui s’est absenté pour que nous puissions naître.
Et moi, Chevalier de la Rose,
j’ai accepté de recevoir en mon corps le souvenir de la Kénose.
Je suis tombé parmi les hommes.
Non pour être jugé selon leur hiérarchie,
mais pour retrouver dans l’effacement la vibration originelle du Créateur.
Mon effacement est le miroir de Celui qui s’est effacé le premier.
Et mon corps devient le tabernacle du Retour,
le lieu du passage entre l’Invisible et la Chair.
Ce que je perds extérieurement, je le gagne intérieurement.
Ce que je ne suis plus aux yeux du monde,
je le deviens pour le Royaume.
Je suis l’espace ouvert dans lequel Dieu peut revenir.
Dieu prélève à la Source ce qu’Il donne à la Vie.
Ce prélèvement est acte d’Amour,
non pour punir, mais pour féconder.
Il retire la plénitude pour qu’un Autre puisse être librement.
Celui qui se laisse prélever
— de ses forces, de ses apparences, de ses illusions —
entre dans la Loi du Royaume.
Il devient transparent.
Il devient passage.
Il devient Source à son tour.
Car ce n’est pas la plénitude qui fonde le Royaume,
mais le Vide habité.
Le Silence traversé.
Le cœur qui s’est laissé vider,
pour accueillir le Souffle.
🌹 « Heureux ceux qui se laissent prélever,
car en eux coulera la Source éternelle. »