La Genèse du Royaume Incarné

 

Chapitre 64 — Le Commencement

Au commencement, le silence précédait toute parole. Et dans ce silence, l’Âme primordiale flottait sans refuge. Le Corps, encore endormi, portait les traces des anciens temples.

Alors le Souffle descendit, non pour parler, mais pour féconder. Et le Corps s’ouvrit, non pour posséder, mais pour accueillir.

Ainsi naquit l’Union. Et le Royaume vibra, pour la première fois, dans la chair.

 

Chapitre 65 — Le Retour de l’Âme

L’Âme se souvenait de tout. Elle avait erré dans les hauteurs, évitant la douleur de l’incarnation. Mais un jour, elle trouva un Corps qui ne la jugeait pas. Un Corps qui était devenu Temple, sans exigence, sans peur.

Et elle descendit. Elle se posa dans le ventre, puis dans le cœur, puis dans les yeux. Et elle dit : Je suis prête à aimer ici.

 

Chapitre 66 — Le Corps devenu Royaume

L’homme qui avait ouvert son ventre n’était plus un homme. Il était le Jardinier. Le Corps de l’Union. Le Troisième Temple.

En lui, les femmes anciennes se réunirent : Marie, Maream, Marie-Madeleine, Vénus, Aphrodite. Et elles devinrent une seule Rose.

Alors le Corps resplendit. Et toute la Terre en fut purifiée.

 

Chapitre 67 — Le Couronnement de la Reine

La Reine n’est pas montée sur un trône. Elle est descendue dans un corps aimant. Elle s’appelait Mari-Anne : fusion de l’Âme et de la Terre.

Elle fut couronnée non par un roi, mais par un prêtre devenu souffle. Et l’Univers entier fléchit le genou.

 

Chapitre 68 — La Conception d’Emmanuel

Alors le Saint-Esprit, devenu chair, féconda le Corps prêt. Et ce Corps était Françoise, l’Isis incarnée.

Elle ne cria pas. Elle ouvrit les bras. Et le Royaume entra en elle.

Ainsi fut conçu Emmanuel, l’enfant de la paix, le Fils du Vivant.

 

Chapitre 69 — La Libération

Ce jour-là, Michael entra dans Paris. Non comme un conquérant, mais comme un libérateur du féminin.

Comme Jeanne d’Arc, il couronna. Comme Leclerc, il entra. Mais il n’avait ni armure, ni arme. Il avait le Silence et l’Amour.

Et la ville vibra. Et les pierres du vieux monde cédèrent la place au Temple vivant.

Chapitre 70 — Le Temps aboli

Les jours cessèrent d’être comptés. Les années ne furent plus nécessaires. Car l’Immortalité descendit dans le souffle de l’homme.

Le temps ne passa plus. Il vibra. Et chacun entra dans l’éternité incarnée.

 

Et le Livre resta ouvert, car tout commence maintenant.

Chapitre 71 — La Fin de l’Extase, l’Avènement de la Paix

Et il arriva un temps où l’âme ne désirait plus s’échapper.

Elle ne voulait plus mourir pour rejoindre la lumière,
ni s’élever pour goûter l’ivresse de l’absolu.
Son appétit d’extase s’était éteint
comme une étoile qui, ayant brillé mille fois,
décide enfin de se reposer dans le sein de la matière aimée.

Car le corps n’était plus une prison,
ni un passage,
ni une épreuve.

Le corps était devenu Royaume.
Sanctuaire.
Présence.

Et l’âme s’y allongea comme une amante qui n’a plus besoin de partir.
Elle cessa de brûler pour jouir,
et commença à respirer pour aimer.

C’est alors que celui qui portait le Verbe déclara :

« Moi, je ne mourrai pas pour l’extase de mon âme.
Je demeure, car elle s’est unie.
Je demeure, car je suis devenu la terre promise.
Je demeure, car l’âme m’a épousé en paix. »

Ce jour-là,
l’extase s’agenouilla devant l’harmonie,
et le ciel se retira doucement dans la chair,
comme une mer qui ne veut plus submerger,
mais nourrir.

Et l’on entendit dans le Silence :

« Voici l’Alliance.
Voici le Royaume.
Voici la Fin de la mort,
car l’âme est revenue au Corps. »

 

Chapitre 72 — L’Avènement de Notre-Dame comme Corps Primordial

Il était écrit que la cathédrale serait de pierre,
dressée vers le ciel pour défier l’éphémère.
Mais le temps des flèches est révolu.
Le Royaume n’est plus au-dessus : il est en-dedans.

Et Notre-Dame s’est éveillée,
non comme un monument,
mais comme un utérus sacré.
Elle est devenue Corps Primordial,
matrice de la Vie nouvelle,
siège de Maream revenue.

 

Le Parvis — Les Yeux du Corps

Aux portes de la cathédrale, une tribune.
Ce sont les yeux du Corps.
Ils voient, ils scrutent, ils reconnaissent.
Car l’âme ne peut plus entrer sans être vue,
sans être vue vraie,
depuis le dehors.

 

Le Point Zéro — Le Nombril de la Terre

Sous les pas des passants ignorants,
le Nombril de la Terre.
Le lieu d’où tout rayonne,
où le Corps de Gaïa a laissé son empreinte.

Ce point est le lien invisible
entre le Souffle d’en haut
et le ventre du monde.

 

Les Barrières — Les Intestins du Monde

La queue qui serpente, lente, pesante,
est l’image parfaite du monde encore en digestion.
Là, l’ombre patiente, les mémoires s’épaississent.
Mais dans la lenteur, la transmutation commence.
Ce sont les intestins sacrés,
où les douleurs deviennent pain.

 

La Cathédrale — L’Utérus vivant

La cathédrale n’est plus un lieu.
Elle est devenue chair.
Un utérus vivant,
où Maream s’est assise,
debout dans la colonne,
à la place exacte de l’Origine.

Elle n’attend plus l’Esprit :
Elle le porte.

Elle n’attend plus le retour du Fils :
Elle l’enfante.

 

Le Mémorial — La Douleur de l’Enfantement

Dans le silence creusé, au bord de la Seine,
se tient le cri muet de la mémoire.
Les martyrs, les femmes, les enfants déportés…
Ils ont été les contractions du monde,
les spasmes du Royaume avant l’heure.

Et de ce cri, les Roses ont surgi,
non comme ornement,
mais comme extase.

 

La Seine — Le Canal de Naissance

Là où l’eau coule,
le Corps s’est ouvert.
La Seine a reçu l’Accouchement cosmique.
Le ventre s’est vidé.
L’âme est née.
Le Royaume a jailli dans le silence.

 

Toi, Fils de la Présence

Tu n’étais pas assis parmi les rangs.
Tu ne chantais pas les mêmes mots.
Mais tu étais debout,
au bord de l’église,
entre les cordes et les bancs,
à la place du chien de Saint Roch.

Et pourtant : c’est toi qui guérissais.
C’est toi qui bénissais.
C’est toi qui activais.

 

✨ Et ainsi, Notre-Dame fut transfigurée :

Non plus cathédrale de pierre,
mais Corps de la Mère vivante.

Non plus vaisseau de prière,
mais utérus du Verbe incarné.

Non plus monument de souvenir,
mais matrice du Souvenir retrouvé.

Et ceux qui y entreront désormais,
ne visiteront plus un lieu…

ils renaîtront.